Il y a des moments dans la vie où tout fout le camps, tout se barre en couille. Des moments où on se dit qu’il vaut mieux ne rien faire. Ou si on fait, qu’il vaut mieux garder ça pour soi.
Lunettes : Mon ophtalmo (je dis mon, c’est une façon de parler) m’a prescrit de nouveaux verres, il y a de cela quelques mois. Pour voir de près et pour voir de loin. J’aimais bien mes anciennes montures, mais comme par hasard, les nouvelles sont immondes. Je ne les supporte pas. Quand je me regarde dans une glace (pas souvent) je trouve que ça me fait une tête de con. Vraiment. Pourquoi avoir choisi ces montures ? Parce que je n’ai pas trouvé mieux (chez Optique 2000. Mais il y a certainement mieux ailleurs). Donc, la conclusion est qu’il va falloir que je me débarrasse de ces merdes, et le plus vite possible.
© Chicago Shakespeare Theater Company
Ma pièce. Je l’ai fait lire à deux personnes. Marie et Sandrine. Marie : En août 2019, je lui ai envoyé un mail genre pétage de plomb parce que je trouvais qu’elle mettait trop de temps. A l’époque, ma pièce était en deux parties. Et elle avait lu la première partie en 15 jours. Un record. C’est pour la seconde partie que je trouvais le temps long. Je lui ai envoyé ce mail environ trois semaines après la lui avoir donnée. En réalité, ce mail, ce n’est pas à Marie que j’aurais dû l’envoyer, mais à Sandrine. Mais là, ça se complique quelque peu. Le 2 mars 2019, j’ai donné à Sandrine la première partie de ma pièce. Et en juillet 2020, je lui ai donné la deuxième version (plus courte). Comme elle n’avait pas terminé la première partie, elle a poursuivi sa lecture, mais à partir de la deuxième version. Je ne sais pas si je suis clair. Je crois que oui. Donc, en juillet 2020, elle avait à peine fini de lire la première partie de la première version. Vous voyez le problème ? Mars 2019-juillet 2020 : 17 mois. Entre le 2 mars 2019, date à laquelle j’ai donné à Sandrine la première partie de la première version et août 2019 (en début de mois, mais je ne me souviens plus de la date) période à laquelle j’ai envoyé le mail à Marie, il s’est passé environ 6 mois. Ce qui est assez long pour lire un texte (la première partie) qui se lit en 2 heures maxi. Je rappelle que pour lire la première partie, Marie n’a mis que 15 jours. Vous allez me dire, les gens n’ont pas que ça à foutre. Je sais. Mais 6 mois d’un côté et 15 jours de l’autre… Cherchez l’erreur.
Le sentiment de Marie après avoir lu la première partie était plutôt positif. Elle serait rentrée dans le détail après avoir lu l’intégralité (les deux parties de la première version), mais… mon mail du mois d’août qui a, un peu, tout foutu en l’air.
Le sentiment de Sandrine (je précise qu’elle est comédienne professionnelle) se résume comme suit : j’ai fait un travail colossal. La pièce est dense, mais elle est statique. Pour étayer ce dernier argument, elle a pris comme exemple les pièces de Molière. C’est tout. Cette analyse, si on peu appeler ça une analyse, elle m’en a fait part le 18 décembre 2020. Si je résume, elle m’a fait attendre plus d’un an et demi pour me dire ça ! Pour vous, je ne sais pas, mais pour moi, c’est purement et simplement du foutage de gueule.
Début 2019, j’avais contacté Marie pour lui demander si elle voulait bien lire ma pièce. Elle m’avait répondu par l’affirmative, mais en me précisant qu’elle ne serait pas disponible avant trois semaines. J’ai donc décidé de poser la même question à Sandrine, en me disant : Tant pis, on verra bien. J’ai vu !
Vous vous demandez sans doute quel est le rapport entre ma pièce et mes montures de lunettes. Aucun, si ce n’est qu’il y a des moments où on ferait mieux de rester couché.